Ethereum 2.0 suscite une énorme excitation dans le secteur de la blockchain et des cryptomonnaies. Il s’agit de la première véritable mise à niveau importante de la plateforme depuis son lancement en 2015. Qu’est-ce que cela implique, et qu’est-ce que cela signifie pour ceux qui détiennent des ETH ou des actifs basés sur Ethereum ? Ici, nous allons faire le point sur ce que nous réserve Ethereum pour les mois et les années à venir.
Ethereum 1.0 —Un bref rappel
Le lancement d’Ethereum en 2015 a été un réel mouvement sismique dans le développement de la technologie des blockchains. Ethereum a apporté une amélioration significative aux fonctionnalités des blockchains existantes telles que Bitcoin. Alors que Bitcoin offrait une monnaie numérique représentant une nouvelle façon d’échanger de la valeur entre pairs, Ethereum introduisait les Smart contracts de par le monde.
Les smart contracts sont un moyen de faire respecter des conditions particulières au moyen d’un code informatique. Pour tenter une analogie, ce serait en quelque sorte une variante de la logique du « si ceci, alors cela », effectuée par un distributeur automatique. Si vous mettez une pièce de monnaie dans un distributeur de soda, celui-ci libérera la canette désirée sans avoir besoin d’intermédiaire ni de tierce partie.
Avec ETH, les smart contracts sont programmés sur la blockchain et utilisés pour gérer les actifs numériques basés sur Ethereum. Par exemple, le smart contract de Maker génère automatiquement des DAI lorsqu’un utilisateur dépose suffisamment de garanties sur une position de dette collatéralisée de Maker.
Bien que d’autres plateformes de smart contracts aient été lancées entre-temps, Ethereum reste de loin la plus populaire. Selon le site de suivi des applications décentralisées (dApp), State of the Dapps, il y a près de 3 000 dApp sur Ethereum contre environ 330 sur EOS.
Les inconvénients d’ETH 1.0
Toutefois, la popularité d’Ethereum au fil des ans a également fait apparaître son plus grand défi : un manque de scalabilité, ou la capacité de traiter rapidement de gros volumes de transactions. Un volume de transactions élevé est un problème, car Ethereum ne peut traiter qu’environ 15 transactions par seconde. Ainsi, lorsque le volume est trop élevé, le débit limité génère de nombreuses transactions en attentes.
Qui plus est, lorsque le trafic sur le réseau est élevé, les utilisateurs finissent par payer plus cher leurs transactions. Les frais de transaction d’Ethereum sont appelés les frais de gaz.
Ce problème est apparu pour la première fois à la fin de 2017, lorsque l’engouement pour les Cryptokitties a considérablement ralenti le réseau en raison du volume élevé. Plus récemment, le secteur croissant de la finance décentralisée (DeFi) a également généré un pic du trafic sur Ethereum. Le tableau des prix du gaz ci-dessous reflète ces tendances.
Au fil des années, les équipes de développement d’Ethereum ont travaillé sur diverses solutions pour résoudre ce problème de scalabilité. Ethereum 2.0 représente l’aboutissement de ce travail.
Un point important à noter est que bien qu’Ethereum 2.0 soit fréquemment appelé à tort une mise à jour, cela implique en fait l’implémentation d’une toute nouvelle blockchain. C’est pour cette raison qu’Ethereum 2.0 doit être déployé par étapes. Chaque étape impliquera des changements importants dans l’architecture et la méthode de consensus d’Ethereum et se traduira en fin de compte par la migration d’Ethereum 1.0 vers Ethereum 2.0.
Migration de ETH 1.0 à ETH 2.0
Phase 0 et Preuve d’enjeu
La phase 0, la première phase de la mise à niveau d’Ethereum 2.0, devrait être lancée d’ici la fin de l’année 2020. Cette phase verra le lancement de la première itération de la nouvelle blockchain Ethereum, appelée la chaîne Beacon. Elle marquera pour Ethereum le début du passage d’un consensus de preuve du travail (PoW) à un consensus de preuve d’enjeu (PoS).
Dans la PoW, les mineurs utilisent du matériel informatique spécialisé permettant une grande puissance de calcul pour contribuer au maintien et à la sécurité du réseau en échange des nouvelles cryptomonnaies minées en récompenses. Dans la preuve d’enjeu, les mineurs sont remplacés par des validateurs. Dans Ethereum 2.0, les validateurs sont tenus de miser un minimum de 32 ETH pour disposer du droit de valider des blocs, pour lesquels ils recevront des ETH en récompense.
Le 4 novembre 2020, la Fondation Ethereum a confirmé que le bloc genèse de la chaîne Beacon pourrait être lancé dès le 1er décembre si un minimum de 16 384 validateurs misent les 32 ETH requis avant la date limite du 24 novembre. Si le seuil n’est pas atteint, le bloc genèse sera lancé sept jours après que le seuil minimum aura été atteint.
Tout au long de la phase 0, le réseau principal Ethereum 1.0 continuera à fonctionner de la même manière qu’auparavant, la chaîne Beacon fonctionnera comme une chaîne parallèle non connectée. Par conséquent, toute personne misant 32 ETH pour devenir validateur sur la chaîne Beacon ne pourra pas retirer sa mise avant la phase 1.5, lorsque Ethereum 1.0 sera rattaché à l’architecture Ethereum 2.0.
Phase 1 — Sharding
La phase suivante d’Ethereum 2.0 est la phase 1, prévue pour 2021. Elle introduira le sharding sur la chaîne Beacon.
Les chaînes shard sont des sous-chaînes reliées à la chaîne Beacon. Vous pouvez imaginer la chaîne Beacon comme une sorte de tronc d’arbre où les chaînes shard seraient comme de grosses branches individuelles reliées à la chaîne Beacon. Chaque shard sera responsable d’une partie des transactions et des données de compte d’Ethereum. Les blocs seront produits en utilisant le consensus de la preuve d’enjeu.
La phase 1 a comme objectif de lancer 64 shards. Cependant, ces sous-chaînes ne seront pas pleinement fonctionnelles ou ne supporteront pas les smart contracts avant une phase ultérieure.
Phase 1.5 — Ethereum 1.0 rejoint Ethereum 2.0
Une fois les chaînes shard opérationnelles, le réseau principal Ethereum 1.0 rejoindra la chaîne Beacon sous forme de shard. D’ici là, Ethereum 1.0 continuera à fonctionner comme une blockchain en preuve de travail. Une fois connecté à la chaîne Beacon, il passera en preuve d’enjeu.
La Fondation Ethereum a déclaré que cette transition se ferait sans interruption pour les utilisateurs finaux et les dApps. Cela signifie que vous ne devriez pas avoir besoin de faire quoi que ce soit avec vos ETH ou vos actifs existants sur Ethereum pour vous adapter au changement.
Phase 2 — Ethereum 2.0 — des shards entièrement fonctionnels
Dans la phase finale, les shards deviendront des sous-chaînes pleinement fonctionnelles prenant en charge tous les types de transactions ainsi que les smart contracts. Les shards pourront également communiquer entre eux.
La possibilité de traiter en parallèle des transactions portant sur 64 shards améliorera considérablement le débit d’Ethereum. Vitalik Buterin a estimé qu’avec la mise à niveau d’Ethereum 2.0, le réseau pourrait atteindre environ 100 000 transactions par seconde grâce à l’implémentation de la phase 1.
Qu’est-ce que tout cela signifie pour le prix de ETH ? Il est encore trop tôt pour le savoir. Cependant, nous avons vu la valeur de ETH grimper de manière significative cet été, tout comme celle des marchés de la DeFi. Ce mouvement indique que si la demande pour les dApps sur Ethereum augmente parallèlement à la scalabilité de la plateforme, les perspectives à long terme pour ETH pourraient être haussières.
En outre, le prix a fait un bond d’environ 18 % dans les jours qui ont suivi la nouvelle de l’ouverture du contrat de dépôts des enjeux par la Fondation Ethereum.
Il reste à voir si les prix de ETH continueront à grimper au fur et à mesure de l’implémentation d’Ethereum 2.0. Toutefois, on peut affirmer sans risque qu’une plateforme évolutive offre des perspectives très prometteuses à long terme pour l’ensemble de l’écosystème Ethereum.
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