Ethereum est une plateforme de cryptomonnaies décentralisée reposant sur une blockchain qui a été créée par Vitalik Buterin.

Actuellement, Ethereum est la seconde plus grosse cryptomonnaie en termes de capitalisation après Bitcoin. Elle a redéfini une grande partie de l’industrie des cryptos en introduisant le concept des smart contracts. La meilleure façon de comprendre Ethereum est de commencer par une comparaison avec Bitcoin.

Ethereum VS Bitcoin

Bien qu’Ethereum et Bitcoin partagent de nombreuses similitudes, il s’agit en fin de compte de deux projets distincts ayant des objectifs distincts. Néanmoins, examinons d’abord les caractéristiques que ces deux cryptomonnaies ont en commun.

Ces deux systèmes sont décentralisés, ce qui signifie qu’il n’y a aucune entité qui les contrôle. À la place, leurs systèmes fonctionnent sur un réseau global d’ordinateurs mis à disposition par des participants volontaires appelés « nœuds ». En d’autres termes, tous deux s’appuient sur la technologie de la blockchain pour enregistrer des données ou des transactions de manière sécurisée et publique. Toutefois, leurs différences se manifestent sur les objectifs à long terme que chacune d’entre elles poursuit pour cette technologie.

Bitcoin est le premier système de cryptomonnaie ou de transfert d’argent consigné sur un registre public distribué (DLT), tandis qu’Ethereum est une plateforme polyvalente. Bien qu’elle possède sa propre monnaie numérique, l’éther (ETH), ce n’est qu’un élément de son système global. Ethereum a considérablement développé la technologie de base de Bitcoin pour offrir un réseau permettant la création et le déploiement d’autres applications décentralisées (DApp). Ces applications peuvent être des concepts entièrement nouveaux ou de nouvelles versions de concepts existants. Par exemple, la finance décentralisée ou DeFi est l’un des domaines les plus populaires actuellement développés sur le réseau Ethereum. Il s’agit de services financiers traditionnels réimaginés et reconstruits en supprimant tous les recours à des intermédiaires tiers. Imaginez la possibilité de prêter ou d’emprunter de l’argent à l’échelle mondiale, mais sans qu’une banque ou une entreprise ne prélève un pourcentage important de frais. À la place, tous les intérêts générés et les frais de transaction vont directement aux prêteurs. Il s’agit d’un véritable système de pair à pair dans lequel chaque interaction se fait directement entre les utilisateurs.

Même si l’on ne compare que la composante cryptomonnaie entre Ethereum et Bitcoin, il existe là encore des différences significatives. L’offre totale maximale de bitcoins est plafonnée à 21 millions. L’éther, en revanche, n’a pas de limite. Ethereum vise également à ce que ses blocs soient exploités à une moyenne de 12 secondes par bloc, soit beaucoup plus rapidement que les 10 minutes que prend Bitcoin. Enfin, le minage de bitcoin est beaucoup plus gourmand en ressources, car il nécessite des machines spéciales que peu de gens peuvent se permettre. En revanche, il est beaucoup plus facile pour le grand public de participer au minage d’ETH, ce qui encourage une plus grande décentralisation. Ce dernier point est encore plus d’actualité avec l’implémentation en cours d’ETH 2.0 et la migration à la preuve d’enjeu.

Que sont les smart contracts ?

Les smart contracts constituent la véritable nouveauté introduite par Ethereum qui est devenue un catalyseur phénoménal pour le développement d’innombrables nouvelles applications décentralisées. Comme leurs homologues physiques, ils peuvent être considérés comme des accords contraignants entre deux parties.

Cependant, dans le monde physique, la signature d’un contrat ne garantit pas un résultat attendu. En fait, les contrats sont constamment rompus ou ignorés. Ces documents papier ne sont souvent que des moyens de dissuasion dont la force dépend des capacités d’application des institutions juridiques et gouvernementales qui les soutiennent.

Un smart contract ne présente pas de telles faiblesses. Il est représenté par un code informatique qui fonctionne exactement comme prévu sur la blockchain Ethereum. Une fois déployé, il est automatique et ne peut plus être ni censuré ni altéré. Il facilite les transactions ou les échanges d’argent, de données, de contenu ou de tout ce qui a de la valeur. Les smart contracts fonctionnent de manière autonome, c’est-à-dire que leur code est conçu pour exécuter des actions spécifiques une fois que certaines conditions sont remplies.

Illustrons la puissance des smart contracts par un exemple simple. Imaginez que vous vouliez acheter un livre numérique à quelqu’un à l’autre bout du monde. Votre principal enjeu sera la confiance. Si vous transférez d’abord l’argent à cette personne, quelle garantie avez-vous que le vendeur vous enverra effectivement le produit ? Inversement, le vendeur risque également de ne pas recevoir de paiement s’il vous envoie d’abord le livre. Une solution consiste à faire appel à un intermédiaire ou à un service de fiducie qui détiendra le paiement et ne le libérera qu’après avoir reçu la preuve que le produit a été livré. Bien entendu, la société de fiducie facturera probablement des frais en échange de ses services. Cependant, même dans cette situation, vous devez avoir confiance et espérer que l’intermédiaire agira de bonne foi, car il pourrait lui aussi choisir de garder votre argent et de s’enfuir. L’utilisation d’un smart contract sur le réseau Ethereum élimine toutes ces préoccupations. Un code qui vous enverra automatiquement une copie du livre dès qu’un montant déterminé de fonds aura été transféré sur un compte cible est une solution beaucoup plus efficace. Hormis l’acheteur et le vendeur, aucune autre partie n’est requise, aucun frais supplémentaire n’est facturé et tout se passe automatiquement avec des enregistrements publics des transactions vérifiables sur la blockchain.

Les développeurs peuvent tirer parti de ces smart contracts pour créer des applications beaucoup plus complexes, qui ne sont limitées que par leur imagination. Ces nouveaux services construits sur la blockchain Ethereum partagent tous les traits de la décentralisation, de l’automatisation et de la transparence, et c’est exactement ce qui se passe avec le boom actuel de la DeFi. Tous les différents types de services financiers et bancaires traditionnels sont recréés sur le réseau Ethereum grâce à l’utilisation de smart contracts. Cependant, la finance n’est pas la seule industrie pouvant être décentralisée. Les systèmes de vote, les réseaux sociaux et même les jeux d’argent ont tous le potentiel d’être révolutionnés.

Les inconvénients d’ETH

Bien qu’elle soit très prometteuse, la fonction de smart contract d’Ethereum présente un défaut critique potentiel : l’erreur humaine. Le code non modifiable d’un smart contract repose entièrement sur la compétence de la personne qui l’a écrit. Si une erreur a été commise ou si un oubli a laissé un bug exploitable, ce n’est qu’une question de temps avant qu’un acteur malveillant n’en profite. Une fois qu’un bug est exploité, il n’y a pratiquement plus rien à faire pour réparer les dégâts. Bien entendu, une nouvelle version améliorée du contrat peut être rédigée et redéployée, mais toute transaction effectuée sur la base du contrat précédent aura déjà été enregistrée et rendue permanente sur la blockchain. La seule façon de changer cela serait de parvenir à un consensus général pour inverser la transaction et réécrire le code sous-jacent, ce qui va à l’encontre de la philosophie fondamentale d’un registre immuable.

Chaque fois que de telles erreurs se produisent, et cela arrive régulièrement, la confiance dans le réseau Ethereum s’érode et la valeur de l’ETH diminue sensiblement. Malgré cela, ce domaine passionnant est encore jeune et, jusqu’à présent, il a réussi à se redresser et à regagner la confiance des investisseurs à de multiples reprises.